Avant 2020, le masque comme moyen de protéger la population contre les maladies respiratoires virale n’a jamais été recommandé par aucune des autorités françaises de santé. De la même façon, les autorités internationales comme l’OMS ne le recommandaient pas non plus. [1]

 

Et puis, un jour, la situation a changé.

Comme par magie.

 

Le masque est devenu, en juin 2020, l’outil le plus recommandé pour se protéger les uns les autres contre les virus respiratoires et notamment le SARS-CoV-2 responsable du COVID.

Pourtant aucune étude nouvelle n’était apparue. La base scientifique était la même qu’en 2019 quand les masques n’étaient pas recommandés.

 

En 2024, une nouvelle étude [2] tente, une fois de plus, de montrer, publications scientifiques à l’appui, que le masque chirurgical est efficace pour prévenir les infections respiratoires virales.

 

 

 

Le contenu de la publication : le résumé

 

Evidemment cette nouvelle publication de mai 2024 ne laisse aucune place à la contestation !

« les masques sont efficaces pour réduire la transmission des maladies respiratoires ».

 

Immédiatement, il est légitime de se demander sur quelle base scientifique les auteurs se reposent pour soutenir leur affirmation…

 

 

Le contenu de la publication : les références bibliographiques

 

Pour légitimer leurs affirmations, les auteurs avaient la possibilité de choisir parmi l’ensemble des publications scientifiques disponibles à cette date. Ils ont ainsi pu choisir celles qui allaient le plus favorablement dans le sens qu’ils désiraient.

Au total, les auteurs ont choisi de proposer 11 publications. Il faut noter qu’en 2019 l’OMS avait fait une revue de 1100 publications.

 

Comme les auteurs n’ont choisi que 11 publications, il serait possible de les accuser, a priori, de faire du cherry picking. Mais avant de le faire, il convient de regarder avec attention l’ensemble des 11 publications qu’ils ont fournies comme « des preuves solides et cohérentes sur l’efficacité des masques ».

 

Toutes les études, les 11, comparent des groupes portant le masque avec un groupe témoin ne portant pas le masque dans le but de montrer la différence et donc l’effet du masque.

 

Nous vous proposons donc de regarder, dans l’ordre adopté par les auteurs, qui correspond à la chronologie, les différentes publications, présentées dans le tableau 3, qui ont été choisies par les auteurs de cette publication qui affirme l’efficacité du masque.

 

 

 

Référence 153 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18461182/

Une étude de 2008.

« Les taux de grippe confirmée en laboratoire n’étaient PAS significativement différents dans le bras masque par rapport au bras contrôle. »

 

Effectivement, la lecture de cette référence confirme l’absence d’efficacité du masque.

 

 

Référence 145 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19652172/

Une étude de 2009.

« Les taux de grippe confirmée en laboratoire ne sont pas significativement différents. »

 

Effectivement, la lecture de cette référence confirme l’absence d’efficacité du masque.

 

 

Référence 144 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19193267/

Une étude de 2009.

« aucune différence significative »

 

En lisant en détail la publication, on apprend que :

 

Un syndrome grippal a été rapporté respectivement chez

  • 22,3% dans le groupe avec masque chirurgical
  • 15,2% dans le groupe FFP2
  • 16,0% dans le groupe témoin.

 

Les agents pathogènes viraux ont été isolés de

  • 6,4% dans le groupe masque chirurgical
  • 8,7% dans le groupe FFP2
  • 3,0% dans le groupe témoin.

 

Donc en fait, le masque semble néfaste.

 

Référence 150 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22295066/

Une étude de 2010.

« n’a révélé aucune différence significative »

 

En lisant en détail la publication, on apprend que le lavage des mains est efficace.

 

 

Référence 154 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20297744/

Une étude de 2010.

« Pas de différence significative des taux de grippe confirmée en laboratoire  »

 

En lisant en détail la publication, on apprend que l’ajout du lavage des mains apporte une efficacité.

 

Référence 155 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21651736/

Une étude de 2011.

« Pas de différence significative dans les taux d’infection grippale »

 

 

Référence 151 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22295066/

Une étude de 2012.

« Pas de différence globale pour la grippe confirmée en laboratoire »

 

En lisant en détail la publication, on apprend que l’ajout du lavage des mains apporte une efficacité.

 

 

Référence 156 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22280120/

Une étude de 2012.

« Aucune différence significative dans les taux de grippe confirmée en laboratoire et de syndrome grippal »

 

En lisant en détail la publication, on apprend que l’ajout du lavage des mains apporte une efficacité.

 

Référence 152 : https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=3349234

Il ne s’agit pas d’une publication mais d’un préprint de 2019 qui n’est toujours pas publié au moment où cette publication l’intègre.

Ce choix est bizarre car il y a plusieurs centaines de publications disponibles sur le sujet.

 

Mais ce choix est d’autant plus bizarre que l’étude (preprint) indique :

« Les masques n’étaient pas efficaces contre les infections respiratoires virales confirmées en laboratoire ou les infections respiratoires cliniques. »

 

 

 

Référence 140 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33205991/

Il s’agit d’une étude de 2021 qui a été demandée par l’OMS dans le but de prouver l’efficacité des masques, efficacité affirmée par l’OMS à partir de juin 2020.

Les auteurs de cette étude de 2021 ont eu beaucoup de mal à se faire publier car l’étude indique malheureusement pour les recommandations, sans fondement, de l’OMS :

« Aucune différence significative »

 

 

 

Référence 27 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34855513/

Une étude de 2022.

« L’utilisation du masque a été efficace pour réduire les symptômes de la COVID et la séroprévalence symptomatique du SRAS-CoV-2 »

 

Cette dernière étude proposée serait donc la seule étude de la liste démontrant une efficacité du masque.

L’équipe scientifique du CSI avait repris l’étude et avait refait les calculs permettant ainsi de confirmer l’efficacité du masque. [3]

 

Oui ! Efficace !

 

Malheureusement il s’agissait d’une efficacité de 0,06%.

 

 

 

Bilan des preuves apportées

 

Au final, les auteurs ont choisi 11 publications (dont 1 preprint vieux de 5 ans).

Ils les ont choisies pour soutenir leur affirmation de l’efficacité des masques.

Les 11 sont unanimes :

Le masque ne montre aucune efficacité.

 

Il n’est donc même pas possible de les accuser de tricher en faisant du cherry picking puisqu’aucune des études choisies ne va dans leur sens.

Pas une !

 

 

Les questions

 

Maintenant que le contenu des 11 publications choisies est connu, plusieurs questions se posent.

 

  • Pourquoi des auteurs qui affirment que le masque est efficace ne sont pas capables de fournir au moins 1 publication qui va dans leur sens ?
  • Pourquoi les auteurs choisissent même des publications qui les contredisent ?
  • Mais surtout, il reste la question la plus importante : est-ce que les auteurs sont malhonnêtes ?

 

En effet, quand on aligne 11 publications qui démontrent peu ou prou 0 effet protecteur, le résultat est donc, honnêtement, de 0.

Pourtant pour les auteurs 0+0+0+0+0+0+0+0+0+0+0 est égal à efficace.

 

 

Les auteurs osent tout !

 

Les auteurs, non contents d’échouer à prouver leurs affirmations, se permettent même quelques suggestions pour, disent-ils « une nouvelle génération de recherches sur les masques »

 

Ils demandent des « études sur la manière de remédier à l’inadéquation entre la base de preuves solides et cohérentes sur l’efficacité des masques et des respirateurs et l’absence d’acceptation de ces preuves par des scientifiques, des cliniciens et des décideurs influents. »

Ils n’ont pas été en mesure de fournir la moindre étude qui montre l’efficacité du masque chirurgical à diminuer de façon significative la transmission des infections respiratoires virales mais ils osent parler de « de preuves solides et cohérentes sur l’efficacité des masques ».

 

Et comme ils en sont incapables, ils demandent tout simplement des « études sur la manière de d’aborder le phénomène répandu, sinistre et croissant de la désinformation anti masque et de la désinformation sur les médias sociaux et grand public. »

En résumé, ces « chercheurs » demandent, supplient presque, le moyen de faire croire que leurs fantasmes sont vrais et non de la désinformation.

 

L’ensemble de cette publication montre la malhonnêteté scientifique de ses auteurs.

 

 

PS :  le CSI a contacté les auteurs mais aussi l’éditeur pour demander pourquoi 0+0+0+0+0+0+0+0+0+0 n’était plus égal 0.

Nous attendons leurs réponses et vous tiendront au courant, si d’aventure et pour une fois, il y avait une réponse.

 

 

 

[1] https://www.conseil-scientifique-independant.org/moi-je-veux-bien-mettre-un-masque-mais/

[2] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38775460/

[3] https://www.conseil-scientifique-independant.org/le-masque-reduit-les-infections-covid-de-006/