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  • Merck a annoncé, début octobre 2021, que son nouveau traitement diminuait de 50 % les hospitalisations ou décès dus à la COVID-19.
  • Le 26 novembre 2021, Merck communiquait les résultats finaux de ses tests, annonçant cette fois une diminution de 30 % des hospitalisations ou décès.
  • L’analyse des données communiquées indiquent que sur la seconde partie de l’essai, l’effet du Molnupiravir est en fait inférieur au placebo, le risque de décès augmentant de 25 %.

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Analyse des données de Merck

Le travail présenté ici reprend les analyses de Leo Goldstein [1], qui a étudié les données communiquées par voie de presse par Merck sur les résultats de son essai clinique sur le Molnupiravir, premier traitement précoce développé contre la COVID-19.

Merck a annoncé, dans un premier temps (le premier octobre 2021) [2], une diminution du risque d’hospitalisation ou de décès de 48 % suite au traitement de patients en début d’infection COVID-19 lors de leur essai clinique de phase III « MOVe-OUT » sur le Molnupiravir. Ce résultat, bien qu’intérmédiaire, est validé par la FDA (Food and Drug Administration) américaine, organisme fédéral qui autorise (ou non) la commercialisation des médicaments. ~50 % de diminution des risques n’est certes pas parfait, mais reste cependant encourageant.

Dans un second temps (le 26 novembre 2021) [3], Merck complète les données de son essai clinique en y incluant les résultats obtenus après les données de la première communication. La période ajoutée correspond à l’arrivée du variant Delta, absente précédemment. Ainsi, en compilant l’ensemble des données, la diminution du risque d’hospitalisation ou de décès a diminué à 30 %, ce qui limite d’autant l’espoir créé par ce traitement précoce, déjà terni par le risque d’effets indésirables probables, comme présenté par ailleurs [4]. Cette baisse est pour le moins surprenante, et sa cause n’est pas expliquée. Leo Goldstein [1] a épluché les chiffres communiqués, ce qui lui a permis de reconstruire les résultats de la seconde phase de l’essai. Ces données sont reprises ci-dessous :

On voit en rouge l’issue de la seconde partie de l’essai. Ces chiffres correspondent à la différence entre les chiffres Essai 1+2 et Essai 1. On calcule ainsi aisément que, lors de la phase d’essai #2, 6,17 %, des patients traités Molnupiravir ont connu une hospitalisation ou un décès, contre 4,66 % pour le groupe patients non traités (placebo). Ceci représente une AUGMENTATION du risque d’hospitalisation ou de décès de 25 % pour les patients traités avec le Molnupiravir, par rapport aux patients non traités (placebo).

Conclusion

Nous avons ici la démonstration, à partir des données fournies par la société Merck elle-même, que ce traitement précoce déjà recommandé par l’Agence Européenne du Médicament en dépit de l’absence d’autorisation de mise sur le marché par l’Europe [5], et précommandé par de nombreux pays est, dans le meilleur des cas, peu efficace, et dans le pire des cas, toxique ! Ceci est une douloureuse réminiscence de la saga des 500 000 doses de Remdésivir commandées par l’Europe juste avant que l’OMS, le 20 novembre 2020, en déconseille son utilisation au vu de son absence d’efficacité et des risques d’effets indésirables [6]. Ainsi, après Gilead, Merck nous démontre l’incroyable puissance de persuasion que peuvent avoir ces géants de l’industrie pharmaceutique sur la gestion de la santé publique au niveau planétaire. On aimerait pouvoir espérer que ce type de « lobbying sanitaire » ne se reproduira plus. Ce qui est sûr, c’est que la marge de progrès dans ce sens est grande…

 

Références

[1] https://defyccc.com/wp-content/uploads/Molnupiravir-Inferior-to-Placebo.pdf
[2] https://www.merck.com/news/merck-and-ridgebacks-investigational-oral-antiviral-molnupiravir-reduced-the-risk-of-hospitalization-or-death-by-approximately-50-percent-compared-to-placebo-for-patients-with-mild-or-moderat
[3] https://www.businesswire.com/news/home/20211126005279/en/Merck-and-Ridgeback-Biotherapeutics-Provide-Update-on-Results-from-MOVe-OUT-Study-of-Molnupiravir-an-Investigational-Oral-Antiviral-Medicine-in-At-Risk-Adults-With-Mild-to-Moderate-COVID-19
[4] http://4j3iuarrdt.preview.infomaniak.website/science/pfizer-et-merck-quen-est-il-de-leurs-nouveaux-traitements-precoces/
[5] https://www.ema.europa.eu/en/news/ema-issues-advice-use-lagevrio-molnupiravir-treatment-covid-19
[6] https://www.who.int/fr/news-room/feature-stories/detail/who-recommends-against-the-use-of-remdesivir-in-covid-19-patients

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Selon le LANCET, stigmatiser les non-vaccinés n’est pas justifié.

 

Dans de nombreux pays, la presse et certains responsables politiques parlent de « pandémie de non-vaccinés » et tentent de stigmatiser et de discriminer les personnes non vaccinées par diverses mesures telles que le passe sanitaire.

Un article du Lancet, rédigé par le Professeur Gunter Kampf de la faculté de médecine de Greifswald en Allemagne, dément, chiffres à l’appui, cette affirmation selon laquelle on assisterait à une pandémie de non vaccinés.https://www.thelancet.com/action/showPdf?pii=S0140-6736%2821%2902243-1

Les points clés de cet article sont :

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  • Les vaccinés ont un poids dans la transmission du virus non négligeable et qui ne cesse d’augmenter.
  • Les charges virales sont identiques chez les vaccinés et les non – vaccinés.
  • En Allemagne, 54 % des cas de covid-19 frappent des personnes vaccinées.
  • Les vaccinés peuvent développer des formes graves de la covid-19 et en mourir.
  • Les vaccinés peuvent transmettre la covid19 même à des individus vaccinés.

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Traduction littérale de l’article :

Aux Etats-Unis et en Allemagne, des responsables officiels de haut niveau ont utilisé le terme de pandémie des non-vaccinés, suggérant que les personnes qui ont été vaccinées ne sont pas concernées par l’épidémie du COVID-19. L’utilisation de cette expression par les politiques a pu encourager des scientifiques à affirmer que « les non-vaccinés menacent les vaccinés pour le COVID-19 » [1]. Mais cette vision est beaucoup trop simple. Il existe de plus en plus de preuves que les individus vaccinés continuent à avoir un rôle important dans la transmission des virus de la covid 19.

Dans le Massachusetts, aux Etats-Unis, un total de 469 nouveaux cas de COVID-19 ont été détectés au cours de divers événements en juillet 2021, et 346 (74%) de ces cas étaient des personnes partiellement ou totalement vaccinées, dont 274 (79 %) étaient symptomatiques. Les seuils de cycle étaient aussi faibles entre les personnes entièrement vaccinées (médiane 22,8) et les personnes qui étaient non vaccinées, non entièrement vaccinées ou dont le statut vaccinal était inconnu (médiane 21,5), ce qui indique une charge virale élevée même chez les personnes entièrement vaccinées [2]. Aux États-Unis, un total de 10 262 cas de COVID-19 ont été signalés chez des personnes vaccinées jusqu’au 30 avril 2021, parmi lesquels 2725 (26,6%) étaient asymptomatiques, 995 (9,7%) ont été hospitalisés, et 160 (1,6%) sont décédés [3].

En Allemagne, 55,4% des cas symptomatiques de COVID-19, chez des patients âgés de 60 ans ou plus, étaient des personnes entièrement vaccinées [4] et cette proportion augmente chaque semaine.

A Münster, en Allemagne, les nouveaux cas de COVID-19 sont apparus chez au moins 85 (22 %) des 380 personnes qui étaient entièrement vaccinées ou qui avaient guéries du COVID-19 et qui fréquentaient une boîte de nuit [5].

Les personnes vaccinées ont un risque plus faible de forme grave, mais elles représentent toujours une part importante dans le développement de la pandémie. Il est donc erroné et dangereux de parler d’une pandémie de personnes non vaccinées.

Historiquement, les États-Unis et l’Allemagne ont tous deux engendré dans l’histoire récente des expériences négatives, en stigmatisant une partie de la population pour leur couleur de peau ou leur religion.

J’en appelle aux responsables politiques et aux scientifiques à mettre fin à la stigmatisation inappropriée des personnes non vaccinées, qui incluent nos patients, nos collègues et autres concitoyens, et à faire des efforts supplémentaires pour ne pas diviser la société.

 

Références

[1] Goldman E. How the unvaccinated threaten the vaccinated for COVID-19: a Darwinian perspective. Proc Natl Acad Sci USA 2021; 118: e2114279118. https://www.pnas.org/content/118/39/e2114279118

[2] Brown CM, Vostok J, Johnson H, et al. Outbreak of SARS-CoV-2 infections, including COVID-19 vaccine breakthrough infections, associated with large public gatherings—Barnstable County, Massachusetts, July 2021. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2021; 70: 1059–62 https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/70/wr/mm7031e2.htm

[3] US Centers for Disease Control and Prevention COVID-19 Vaccine Breakthrough Case Investigations Team. COVID-19 vaccine breakthrough infections reported to CDC—United States, January 1–April 30, 2021. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2021; 70: 792–93. https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/70/wr/mm7021e3.htm

[4] Robert Koch Institut. Wöchentlicher Lagebericht des RKI zur Coronavirus-rankheit-2019 (COVID-19)—14·10·2021—aktualisierter Stand für Deutschland. Oct 14, 2021. https://www.rki.de/DE/Content/InfAZ/N/Neuartiges_Coronavirus/Situationsberichte/Wochenbericht/Wochenbericht_2021-10-14.pdf?__blob=publicationFile (accessed Oct 18, 2021). https://www.rki.de/DE/Content/InfAZ/N/Neuartiges_Coronavirus/Situationsberichte/Wochenbericht/Wochenbericht_2021-10-14.pdf?__blob=publicationFile

[5] Von Dolle F. Münster: https://www1.wdr.de/nachrichten/westfalen-lippe/corona-infektionen-clubbesuch-muenster-100.html (accessed Sept 23, 2021).

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La part épidémiologique de la population vaccinée dans la transmission de la COVID-19 s’accroit

Reinfocovid vous propose la lecture de cet article publié dans la prestigieuse revue scientifique « The Lancet Regional Health – Europe » sous la forme d’une lettre.

https://www.thelancet.com/journals/lanepe/article/PIIS2666-7762(21)00258-1/fulltext?s=08#%20

 

Les points importants de cet article notés par l’équipe de Reinfocovid sont :

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  • La part des personnes vaccinées dans la transmission de la covid -19 est en augmentation constante
  • Les personnes vaccinées transmettent la maladie autant que les non-vaccinés à leurs contacts familiaux
  • La charge virale maximale est identique entre les vaccinés et les non vaccinés
  • Au royaume Uni, la probabilité d’avoir le covid était plus élevée chez les vaccinés que chez les non-vaccinés pour toutes les personnes de plus de 30 ans.
  • Dans un cluster israélien causé par un vacciné, 14 personnes vaccinées ont eu des formes graves et sont décédées pour certaines alors que les deux seules personnes non vaccinées ont eu des formes légères.

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Il semble que ce soit faire preuve d’une grave négligence que d’ignorer la population vaccinée en tant que source possible et pertinente de transmission lorsqu’on décide de mesures de contrôle de santé publique.

 

Traduction littérale de la lettre :

https://www.thelancet.com/journals/lanepe/article/PIIS2666-7762(21)00258-1/fulltext?s=08#%20

On s’attendait à ce que des taux élevés de vaccination contre le COVID-19 réduisent la transmission du SARS-CoV-2 dans les populations en diminuant le nombre de sources possibles de transmission et, par conséquent, à ce qu’ils réduisent la charge de la maladie du COVID-19.

Cependant, les données récentes indiquent que les individus vaccinés contre le COVID-19 comptent dans la transmission de la maladie.

Au Royaume-Uni, il a été décrit que le taux d’attaque secondaire parmi les contacts familiaux exposés à des individus entièrement vaccinés était similaire à celui des contacts familiaux exposés à des individus non vaccinés (25 % pour les vaccinés contre 23 % pour les non vaccinés). 12 des 31 infections chez les contacts familiaux entièrement vaccinés (39 %) provenaient d’individus entièrement vaccinés et épidémiologiquement liés. La charge virale maximale ne différait pas selon le statut vaccinal ou le type de variant [1].

En Allemagne, le taux de cas symptomatiques de COVID-19 chez les personnes entièrement vaccinées ( » breakthrough infections « ) est rapporté chaque semaine depuis le 21 Juillet 2021 et était alors de 16,9% chez les patients de 60 ans et plus [2]. Cette proportion augmente de semaine en semaine et était de 58,9% le 27 Octobre 2021 (Figure 1), ce qui prouve clairement l’importance croissante des personnes entièrement vaccinées comme source possible de transmission. Une situation similaire a été décrite pour le Royaume-Uni. Entre les semaines 39 et 42, un total de 100160 cas de COVID-19 ont été signalés parmi les citoyens âgés de 60 ans ou plus. Et 89 821 sont survenus parmi les personnes entièrement vaccinées (89,7%), 3 395 parmi les personnes non vaccinées (3,4%) [3]. Une semaine auparavant, le taux de cas de COVID-19 pour 100.000 était plus élevé dans le sous-groupe des vaccinés que dans le sous-groupe des non-vaccinés dans tous les groupes d’âge de 30 ans ou plus.

En Israël, une épidémie nosocomiale a été signalée, impliquant 16 travailleurs de la santé, 23 patients exposés et deux membres de la famille. La source était un patient entièrement vacciné contre le COVID-19. Le taux de vaccination était de 96,2 % parmi toutes les personnes exposées (151 travailleurs de la santé et 97 patients). Quatorze patients entièrement vaccinés sont devenus gravement malades ou sont décédés, les deux patients non vaccinés ont développé une maladie légère [4].

Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) identifient quatre des cinq comtés ayant le pourcentage le plus élevé de population entièrement vaccinée (99,9-84,3 %) comme des comtés à transmission « élevée » [5]. De nombreux décideurs partent du principe que les personnes vaccinées peuvent être exclues en tant que source de transmission. Il semble que ce soit faire preuve d’une grave négligence que d’ignorer la population vaccinée en tant que source possible et pertinente de transmission lorsqu’on décide de mesures de contrôle de santé publique.

Figure 1 : Taux de vaccination et proportions de personnes entièrement vaccinées parmi les cas symptomatiques de COVID-19 (≥ 60 ans) en Allemagne entre le 21 juillet et le 27 Octobre 2021 sur la base des rapports hebdomadaires de l’Institut Robert Koch [2].

 

Références

[1] Singanayagam A, Hakki S, Dunning J, et al.,Community transmission and viral load kinetics of the SARS-CoV-2 delta (B.1.617.2) variant in vaccinated and unvaccinated individuals in the UK: a prospective, longitudinal, cohort study. Lancet Infect Dis. 2021; https://doi.org/10.1016/S1473-3099(21)00648-4

[2] Robert Koch-Institut. Wöchentlicher Lagebericht des RKI zur Coronavirus-Krankheit-2019 (COVID-19). AKTUALISIERTER STAND FÜR DEUTSCHLAND 22. Juli 2021. https://www.rki.de/DE/Content/InfAZ/N/Neuartiges_Coronavirus/Situationsberichte/Wochenbericht/Wochenbericht_2021-07-22.pdf?__blob=publicationFile

[3] UK Health Security Agency. COVID-19 vaccine surveillance report. Week 4328. Oktober 2021. https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1029606/Vaccine-surveillance-report-week-43.pdf

[4] Shitrit P, Zuckerman NS , Mor O, Gottesman BS, Chowers M. Nosocomial outbreak caused by the SARS-CoV-2 Delta variant in a highly vaccinated population, Israel, July 2021. Euro Surveill. 2021; 262100822 https://doi.org/10.2807/1560-7917.ES.2021.26.39.2100822

[5] Subramanian SV, Kumar A., Increases in COVID-19 are unrelated to levels of vaccination across 68 countries and 2947 counties in the United States. Eur J Epidemiol. 2021; https://doi.org/10.1007/s10654-021-00808-7

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Bilan du rapport de l’ATIH

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A Retenir

  • La COVID-19 n’a jamais dépassé les 4% de l’activité normale de l’hôpital.
  • L’activité de l’hôpital n’a jamais été aussi faible qu’en 2020 ! (-10% soit 2 millions de séjours en moins)
  • Seul l’abandon massif des pouvoirs publics peut expliquer le marasme de l’hôpital.

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L’ATIH (Agence Technique de l’Information sur l’Hospitalisation) a rendu, le 28 octobre 2021, son rapport sur la prise en charge hospitalière de la Covid-19 en 2020 [1]. Ce rapport confirme indiscutablement l’extraordinaire exagération des hospitalisations en rapport avec la COVID-19 [2].

En effet, dès la page 2 de ce rapport on peut lire : Les patients COVID représentent 2% de l’ensemble des patients hospitalisés au cours de l’année 2020, tous champs hospitaliers confondus [1]. La figure 1 montre que les patients COVID ont représenté 2% de l’activité hospitalière en MCO (médecine, chirurgie, obstétrique, odontologie), 5% en soin critique et 11% en réanimation.

Figure 1 : Poids des patients COVID dans l’activité hospitalière MCO : médecine, chirurgie, obstétrique, odontologie), soins critique et réanimation)[1]

Seuls les décès et les durées de séjour ont augmenté, compte tenu de la part croissante de COVID-19 dans l’activité globale et de la moyenne d’âge nettement plus élevée des patients touchés par l’épidémie. Ainsi, les durées de passages en réanimation ont été deux fois plus longues pour les patients COVID que pour les autres : 14,5 jours en moyenne [3]. Et pour comparaison, les prises en charge en service de réanimation pour grippe en 2019 ont duré en moyenne 11,0 jours par patient [1] .

Cette proportion est bien sûr moyennée sur l’année. Pour être tout à fait honnête, il faut alors regarder :

1- La répartition temporelle (activité mensuelle) où des pics ont pu être observés et

2- La répartition géographique (activité par région) où des pics ont pu être observés.

 

1- Répartition temporelle

En étudiant la part COVID sur l’activité hospitalière, à partir des données brutes de l’ATIH sur le site scansanté.fr [4,, 5], on constate que seulement deux pics d’activité liés à la COVID-19 ont dépassé les 2% (Figure 2) :

  • en avril 2020 avec 7.6%
  • en novembre 2020 avec 3.7%

Figure 2 : Part de l’activité COVID dans l’activité hospitalière de 2020. [2, 5]

Cependant, le rapport de l’ATIH MCO (Médecine, chirurgie obstétrique et odontologie) 2020 [3] montre que l’activité hospitalière de 2020 a été particulièrement réduite par rapport à celle de 2019 (Figure 3), du fait des nombreuses déprogrammations.

Figure 3 : Evolutions mensuelles de l’activité hospitalière 2019/2020 [3]

Ainsi, en avril 2020 l’activité hospitalière globale était environ 2 fois plus faible que celle de 2019 à la même époque, et en novembre, elle était également inférieure (90% de l’activité de 2019).

Donc le pic d’activité Covid-19 d’avril correspond au maximum à 3,7% de l’activité normale (et 3% en novembre).

 

2- Répartition géographique

Les données brutes de l’ATIH concernant l’activité hospitalière par région (disponibles sur le site scansanté.fr [4, 5]) montrent que la région la plus impactée en 2020 est l’Ile de France avec 2.2% d’activité Covid-19 (Tableau 1). Notons également qu’en parallèle, l’activité globale est aussi la plus faible (-14% pour une moyenne nationale à -11,7%).

Tableau 1 : Activité hospitalière annuelle pas région [2, 5]

 

En conclusion :

Ces chiffres sont indiscutables. Ils parlent d’eux-mêmes :

  • LA COVID-19 N’A JAMAIS DEPASSÉ LES 4% DE L’ACTIVITÉ NORMALE DE L’HÔPITAL.
  • L’ACTIVITE DE L’HÔPITAL N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI FAIBLE QU’EN 2020 ! (-10% soit 2 millions de séjours en moins).
  • SEUL L’ABANDON MASSIF DES POUVOIRS PUBLICS PEUT EXPLIQUER LE MARASME DE L’HÔPITAL.

 

Références

[1] https://www.atih.sante.fr/sites/default/files/public/content/4144/aah_2020_analyse_covid.pdf

[2] https://www.youtube.com/watch?v=Ghb3mykWyvA

[3] https://www.atih.sante.fr/sites/default/files/public/content/4144/aah_2020_analyse_mco.pdf

[4] https://www.scansante.fr/

[5] https://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/l-activite-hospitaliere-en-2020-la-237405

Point sur le « risque management plan » qui a permis la commercialisation du vaccin Pfizer

 

 

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A Retenir

  • Les injections ont démarré sur des populations entières fin 2020/début 2021 avant même que les résultats des études précliniques sur animaux ne soient terminées.
  • Il n’y a eu aucune étude de pharmacocinétique (adsorption, distribution, métabolisme et excrétion) de faite sur la protéine Spike produite.
  • La plupart des sujets de la cohorte placebo ont été vaccinés avant 6 mois après la deuxième dose, par conséquent il n’existe plus de groupe placebo pour la comparaison des données de sécurité ce qui va rendre impossible l’étude des effets chroniques de ce nouveau vaccin.
  • La suppression du groupe placebo dans l’essai clinique pivot met à mal tous les grands principes de l’Evidence Based Medicine et son sacrosaint Essai Clinique Randomisé Double Aveugle.
  • Le fabricant et les autorités européennes de santé ont outrepassé tout principe de précaution pour cette toute nouvelle technologie de vaccin.

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Qu’est ce que les études précliniques

Les études précliniques sont une étape essentielle du développement des vaccins chez l’Homme et s’inscrivent dans une stratégie de tests en plusieurs étapes, expliquées ici. Cette phase évalue l’efficacité et l’innocuité du vaccin sur des modèles animaux et cellulaires (In vitro) avant de passer aux essais sur l’Homme.

Cependant, ces modèles animaux ne sont pas parfaits et ne parviennent souvent pas à prédire l’immunogénicité (capacité à développer une immunité) et l’efficacité chez l’Homme qui ne sera évaluée que dans les essais cliniques ultérieurs. Par ailleurs l’absence de toxicité détectable dans les études animales ne signifie pas qu’un vaccin sera sans danger pour l’homme.

Les études de toxicité doivent porter sur le potentiel du produit à provoquer des réactions de type :

  • – inflammatoires locales et les effets possibles sur les ganglions lymphatiques,
  • – la toxicité systémique (effets sur les différents organes) et
  • – sur le système immunitaire.

Les études de pharmacocinétique étudient la distribution du produit après injection dans les différents organes, son métabolisme et son élimination. Cette phase peut être complétée par des études sur le développement et la fertilité, ainsi que des études sur la génotoxicité, la carcinogénicité. La mutagénicité est également envisagée en cas d’adjuvants ou d’additifs nouveaux.

Cette phase préclinique est importante car elle va décider des indicateurs à suivre dans les futurs essais cliniques chez l’Homme.

 

Qu’est ce qu’un « Risk Management Plan » ?

La mise sur le marché européen d’un médicament ou d’un vaccin exige de la part des entreprises un plan de gestion des risques (Risk Management Plan – RMP) soumis à l’Agence Européenne des Médicaments (EMA). Les RMP comprennent des informations sur l’efficacité et la sécurité. Dans l’Union européenne (UE), les entreprises doivent soumettre un RMP à l’Agence au moment de la demande d’autorisation de mise sur le marché et pour toute demande de renouvellement ou de modification. Au niveau national, toute autorité compétente (ANSM pour la France) peut demander un RMP chaque fois qu’il existe une préoccupation. Ce plan a été déposé pour le vaccin Comirnaty de Pfizer BioNTech le 17/12/20. Les versions ultérieures concernent les essais cliniques uniquement.

 

Que dit l’OMS dans ses lignes directrices concernant le développement des vaccins, la détermination de son efficacité et de son innocuité pour sa mise sur le marché ?

Le document de référence discuté ici est le RMP de PFIZER /BIONTECH (COMIRNATY) : le fabricant y justifie de la stratégie de tests et des certains exemptions et évitements de test en s’appuyant sur le guide technique de l’OMS de 2005. Ce document précise que pour démontrer l’efficacité et l’innocuité d’un vaccin il faut prendre en considération les antigènes produits in vivo chez l’hôte vacciné après administration d’un vecteur vivant ou d’un acide nucléique ou d’antigènes produit par synthèse chimique in vitro. (NB :Les antigènes peuvent être dans leur état natif, tronqués ou modifiés à la suite introduction de mutations, détoxifiées par des moyens chimiques ou physiques et/ou agrégées, polymérisées ou conjugué à un support pour augmenter l’immunogénicité. Les antigènes peuvent être présentés seuls ou en association avec un adjuvant, ou en combinaison avec d’autres antigènes, additifs et autres excipients.)

Pourtant ce document de l’OMS n’est clairement pas adapté au vaccin à ARNm. C’est d’ailleurs ce qui a conduit le 71ème meeting du Comité d’experts pour la standardisation biologique de l’OMS Expert Committee on Biological Standardization (ECBS) à se réunir en urgence du 24 au 28 Août 2020. Dans son document, l’ECBS écrit « Bien qu’aucun vaccin à base d’ARN n’ait encore été approuvé pour un usage humain, cette technologie a le potentiel de faciliter le développement rapide de vaccins contre les pathogènes dans les urgences de santé publique. Notamment les vaccins à ARNm qui ont été les 1ers candidats pour entrer dans le développement clinique pendant la pandémie actuelle de COVID 19 suscitant des demandes d’orientations réglementaires. »

L’ECBS a soutenu l’élaboration d’un document séparé des autres guides techniques existants en raison de la manière différente dont sont produits et évalués ces vaccins à ANRm par rapport aux vaccins à plasmide ADN.

L’ECBS a identifié aussi dans ce document le besoin de standardisation pour normaliser les dosages d’anticorps anti SARS-COV-2 ainsi que des réponses immunitaires cellulaires, ainsi que pour diagnostiquer des expositions sur les cibles antigéniques utilisés pour les tests ELISA et un besoin urgent de préparations antigéniques standard. Il précise enfin que, malgré l’absence de preuve à ce jour que les vaccins candidats contre le SARS-CoV-2 provoquent une facilitation de la maladie respiratoire (ADE), un effet analogue a été rapporté dans un modèle de souris SARS-CoV-1 et une évaluation rigoureuse serait nécessaire.

Ce meeting a donc donné lieu à la rédaction d’un document sorti le 25 Novembre 2020 : en préambule de ce texte , parmi les 10 principes généraux, point 6 page 6 « Points à considérer pour assurer la qualité, la sécurité et l’efficacité de l’ARN vaccins (en cours de développement) » , ce qui signifie que fin novembre 2020, il n’y a pas de ligne directrice pour la qualité, la sécurité et l’efficacité des vaccin à ARNm.

Ce document demande des données précliniques concernant les nouveaux adjuvants, insiste sur l’importance de modèle animaux (rongeurs, primates) pour étudier le potentiel d’ADE, exige aussi que les études incluent les dosages normalisés des Anticorps neutralisants/ non neutralisants, le profil des lymphocytes TH1/Th2, et l’histopathogie pulmonaire et autres potentielles complications, les réponses CD8+ et CD4+. On note qu’à aucun moment l’ECBS n’exige de pharmacocinétique de la protéine SPIKE produite.

Le 6 Octobre 2020, le Comité des Médicaments à Usage Humain (CHMP) de l’Agence Européenne du Médicament commence sa seconde rolling review. Cet examen continu est un outil réglementaire pour accélérer l’évaluation d’un médicament/vaccin lors d’une urgence de santé publique ; le CHMP examine les études au fur et à mesure qu’elles deviennent disponibles. Cette seconde rolling review est publiée le 30 Novembre 2020. A ce moment, il n’y a pas encore de données cliniques. Il s’agit donc d’évaluer les données non cliniques de sécurité, d’efficacité et de qualité.

Toxicité générale et paramètres à suivre

Le fabricant a donc suivi les recommandations d’évaluation de l’efficacité et de la sécurité du guide technique de 2005. Celui-ci précise que pour un produit pour lequel il n’y a pas d’expérience non clinique et clinique préalable, les tests non cliniques devraient être plus approfondis que pour les vaccins précédemment autorisé et utilisé chez l’homme. Pourtant les injections ont démarré sur des populations entières fin 2020/début 2021 avant même que les résultats des études précliniques sur animaux ne soient terminées (reprotoxicité).

Pour les nanoliposomes utilisés comme adjuvants, si ceux-ci ont été déjà utilisés dans une technologie similaire précédente, le régulateur peut se contenter de ces études et ne pas en exiger d’autres. Dans le RMP, le fabricant se contente de citer une seule publication de 2018 concernant des nanoliposomes similaires (sans que la similarité ne soit justifiée) sur une cinquantaine de Singes, mais sans l’ARNm.

Suivant les recommandations du Guide de l’OMS 2005, le vaccin Pfizer a été testé sur des rats à raison de trois doses de 100 µg, sur une durée de 17 jours avec trois semaines d’observations. L’étude montre que les NanoParticules de Lipides (LNP) se distribuent principalement dans le muscle au niveau du site d’injection ainsi que dans le foie. Une réaction inflammatoire (réponse immunitaire) est observée mais l’étude révèle également que « les changements secondaires à l’inflammation comprenaient une réduction légère et transitoire du poids corporel et une réduction transitoire des paramètres de masse des réticulocytes, des plaquettes et des globules rouges. Une diminution des réticulocytes a été signalée chez les rats traités avec le LNP-siRNA autorisé dans le médicament Onpattro™ mais n’ont pas été observés chez les humains traités par cette thérapie génique suggérant qu’il s’agit d’un effet spécifique à l’espèce. Une diminution des plaquettes a été notée après administration répétée, mais de faible amplitude et probablement liés à l’inflammation, et non associés à d’autres altérations de l’hémostase.

Le Guide de l’OMS précise de plus que, dans certains cas, pour les études de toxicité, il peut également être utile d’évaluer les paramètres de coagulation. Les données doivent être collectées non seulement pendant le traitement, mais aussi après la phase de récupération (par exemple deux semaines ou plus après la dernière dose) pour déterminer la persistance et examiner l’exacerbation et/ou la réversibilité des effets indésirables potentiels.

Le RMP conclut néanmoins que l’administration du vaccin à ARNm COVID-19 a le potentiel de diminuer temporairement les plaquettes et les paramètres de masse des globules rouges. Ces légères diminutions ne sont pas susceptibles d’être cliniquement significatives en raison de leur faible amplitude. Les RMP ultérieurs, mis à jour des données cliniques (comme celui du 29 avril 2021), ne discutent pas ces observations et conclusions en perspective des données actualisées de la pharmacovigilance.

 

Informations complémentaires à fournir en termes de toxicologie

Les consignes de l’OMS sur le sujet sont claires : Dans certains cas, les résultats des évaluations de la réponse immunitaire à partir d’études non cliniques et cliniques, ou à partir de données sur les maladies naturelles, peut indiquer des aspects immunologiques de la toxicité, par ex. précipitation de complexes immuns, réponse immunitaire humorale ou à médiation cellulaire contre les déterminants antigéniques de l’hôte lui-même en raison de mimétisme moléculaire ou exacerbation de la maladie (par ex. vaccin contre la rougeole). Dans de tels cas, des études supplémentaires pour étudier le mécanisme de l’effet observé pourraient être nécessaire. Une grande similitude des déterminants vaccinaux et des molécules hôtes pourrait provoquer des réactions auto-immunes induites par le mimétisme moléculaire. Par conséquent, tout antigène vaccinal dont les caractéristiques pourraient imiter ceux d’un antigène hôte doit être traité avec prudence. (…) Le besoin d’études spécifiques doit être envisagée au cas par cas (par ex. lors de l’utilisation de nouveaux adjuvants ou d’autres voies d’administration) et peut inclure des études de dépôt local qui évalueraient la rétention du composant vaccinal au site d’injection et sa distribution (par exemple vers les ganglions lymphatiques drainants). Les études de diffusion doivent être envisagées dans le cas de nouvelles formulations, de nouveaux adjuvants.

Dans le cas présent, il n’y a eu aucune étude de pharmacocinétique (adsorption, distribution, métabolisme et excrétion) de faite sur la protéine Spike produite.

 

Les études de Cancérogénicité, Mutagénicité et Reprotoxicité (CMR)

Le RMP précise que ces études n’ont pas été réalisées, conformément aux exemptions de tests détaillés dans le guide technique de l’OMS, annexe 1 (2005) sur les essais non-cliniques pour l’évaluation des vaccins. Or le guide indique que les études de génotoxicité ne sont normalement pas nécessaires pour le vaccin final. Cependant, ils peuvent être requis pour un vaccin particulier tels que contenant de nouveaux adjuvants et additifs. Si nécessaire, des tests in vitro pour les mutations et les dommages chromosomiques doivent être effectués avant la première exposition humaine. La batterie complète de tests de génotoxicité peut être réalisé en parallèle des essais cliniques.

Puis au sujet de la reprotoxicité : « Les études de toxicité pour le développement ne sont généralement pas nécessaires pour les vaccins incluant l’immunisation des enfants. Cependant, si la population cible pour le vaccin comprend des femmes enceintes et les femmes pouvant procréer, des études de toxicité pour le développement devraient être considéré, à moins qu’un argument scientifique et cliniquement solide ne soit avancé par le fabricant pour montrer que la réalisation de telles études est inutile. Pour un vaccin préventif, évaluer la toxicité pour la reproduction sont généralement limités au développement prénatal et postnatal. »

Aucune de ces études n’ont été réalisées dans le cadre des études pré-cliniques au regard de cette nouvelle technologie vaccinale. Compte tenu de la présence de nanoliposomes nouveaux (ALC-0315 et ALC-0159) une étude de génotoxicité aurait dû être faite en application du guide technique cité par le fabricant. Le fabricant justifie l’exemption de test dans son RMP du 29/4/21 ainsi, p 26 : les composants de la construction vaccinale sont des lipides et de l’ARN et ne devraient pas avoir de potentiel cancérigène ou génotoxique, ce qui est pour le moins léger comme argument au regard des mécanismes connus de la cancerogénèse (non pris en compte des mécanismes épigénétiques, promoteurs de tumeurs..) et même à l’opposé de ce que précise l’OMS sur le sujet des nouveaux composants d’un vaccin.

Etude complémentaires spécifiques pour des types particuliers de vaccins

Le guide de l’OMS 2005 indique que des études peuvent être nécessaires pour traiter des problèmes de sécurité spécifiques associés à des types de produits particuliers en utilisant des méthodes in vitro et in vivo appropriées. Cela signifie que pour la nouvelle technologie de vaccin prophylactique à ARNm, une attention particulière en ce qui concerne la pharmacologie et la toxicologie de la protéine génétiquement modifiée Spike aurait dû être envisagée dans les études précliniques, d’autant que le fabricant ne justifie pas l’évitement des tests et que les lignes directrices que le fabricant cite en référence ne font pas mention précisément des nouveaux vaccins à ARNm par CRISPR-CAS9 produisant un antigène protéique génétiquement modifié chez l’hôte, le seul document approchant cité dans le document de 2005 est un document de 1998.

 

Les essais cliniques

La phase 1 de l’étude comprenait des évaluations concernant le niveau de dose des deux candidats vaccins. Les doses testées ont d’abord été administrés à une cohorte d’âge de 18 à 55 ans puis à une cohorte d’âge de 65 à 85 ans. Une dose de 30 μg a été finalement sélectionnée et administrée à la cohorte élargie de phases 2/3 afin d’évaluer son efficacité et son innocuité et les données d’immunogénicité pour les 360 premiers participants (180 du groupe vaccin actif et 180 du groupe placebo, chaque groupe étant divisé entre les plus jeunes et les plus âgés cohortes) entrant dans l’étude après la fin de la phase 1. La phase 3 de l’étude (encore en cours) évalue l’efficacité et l’innocuité dans tous les participants (y compris les 360 premiers participants de la phase 2). Elle introduit des participants de 16 à 17 ans, évalue la cohorte des 18 à 55 ans et ajoute une cohorte de 12 à 15 ans afin de produire et évaluer les données d’immunogénicité. Les participants à l’étude devaient initialement être suivis jusqu’à 24 mois afin d’évaluer le potentiel d’effets indésirables tardifs. Après avoir terminé l’analyse d’efficacité finale avec le vaccin et avoir déterminé l’efficacité à 95% et obtenu une autorisation réglementaire pour vacciner dans de nombreux pays, la société Pfizer-BioNTech a commencé à ouvrir la vaccination à tous les participants. À ce jour, le RMP révèle de manière surprenante que la plupart des sujets de la cohorte placebo ont été vaccinés avant 6 mois après la deuxième dose, par conséquent il n’existe plus de groupe placebo pour la comparaison des données de sécurité ce qui va rendre impossible l’étude des effets chroniques de ce nouveau vaccin.

CONCLUSION

L’analyse des documents réglementaires de référence et des documents du fabricant consultables – particulièrement pour l’évaluation de l’efficacité et de la sécurité préclinique (données non humaines) du vaccin à ARNm de Pfizer/Biontech – montrent clairement la précipitation et l’impréparation de l’évaluation de cette nouvelle technologie. Le fabricant et les autorités européennes de santé ont outrepassé tout principe de précaution pour cette toute nouvelle technologie de vaccin. Le caractère d’urgence pouvait à la limite se justifier en novembre 2020, mais il n’est pas acceptable, au regard des nombreux signaux d’alerte de la pharmacovigilance post-marché, que le fabricant et/ou les autorités n’aient pas cherché depuis 12 mois déjà à compléter les données manquantes pour assurer la sécurité comme le risque de thrombose, le risque CMR, la dérégulation des cycles menstruels ou la pharmacocinétique de la protéine Spike produite qui a tout d’une toxine systémique. De plus la suppression du groupe placebo dans l’essai clinique pivot met à mal tous les grands principes de l’Evidence Based Medicine et son sacrosaint Essai Clinique Randomisé Double Aveugle. Il ne peut s’en suivre qu’une perte de confiance, une défiance envers la capacité des Autorités à protéger les citoyens européens de vaccins reposant sur une technologie entièrement nouvelle imposée de manière répétée sous la contrainte, la menace et le chantage. Au temps de la précipitation devrait logiquement succéder le temps de la réflexion et de l’exigence de sécurité. Il reste 2 ans pour cela.

 

BIBLIOGRAPHIE

WHO Technical Report Series, No. 927, 2005, Annex 1 « WHO guidelines on nonclinical evaluation of vaccines ». https://www.who.int/biologicals/publications/trs/areas/vaccines/nonclinical_evaluation/ANNEX%201Nonclinical.P31-63.pdf

Main outcomes of the meeting of the WHO Expert Committee on Biological Standardization held from 24 to 28 August 2020 https://cdn.who.int/media/docs/default-source/biologicals/ecbs/who-ecbs-august-2020-executive-summary-final-ik-if-tw-1-sep-2020_6e5627d1-870d-4aa9-955b-284cd1c8abfb.pdf?sfvrsn=4fef7033_8&download=true).

Considerations for evaluation of covid19 vaccines , Points to consider for manufacturers of COVID19 vaccines « 25 Novembre 2020. https://www.who.int/publications/m/item/considerations-for-the-assessment-of-covid-19-vaccines-for-listing-by-who

Quality rolling review CHMP overview and list of questions ,COVID-19 mRNA Vaccine BioNTech BNT162b2, 5’capped mRNA encoding full length SARS-CoV-2 Spike protein, Procedure No. EMEA/H/C/005735/RR/02, 30/11/20. https://www.ema.europa.eu/en/documents/assessment-report/comirnaty-epar-public-assessment-report_en.pdf

DRAFT Prepared by the SAGE Working Group on COVID-19 Vaccines 22 December 2020, mRNA vaccines against COVID-19: Pfizer-BioNTech COVID-19 vaccine BNT162b2 Prepared by the Strategic Advisory Group of Experts (SAGE) on Immunization Working Group on COVID-19 vaccines, 22 December 2020 https://apps.who.int/iris/handle/10665/338096

Risk Management Plan du 29 April 2021 de COMIRNATY (PFIZER). https://www.ema.europa.eu/en/medicines/human/EPAR/comirnaty

Pfizer et Merck : qu’en est-il de leurs nouveaux traitements précoces ?

 

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A Retenir

  • Aucun des traitements précoces contre la COVID-19 proposés par de nombreux médecins et scientifiques n’ont été mis en avant en France
  • La vaccination, toujours en phase 3, a pratiquement été imposée à l’ensemble de la population française comme la seule solution, en dépit de doutes croissants sur sa balance bénéfices/risques mis en avant par les médecins et les scientifiques
  • Deux géants pharmaceutiques viennent chacun de présenter leurs solutions de traitements, sans aucunes données scientifiques validées par des pairs
  • Plusieurs états, dont la France, s’engagent à acheter ces traitements, dont le coût annoncé est de l’ordre de €700 par patient

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Introduction

Dès le début de la crise sanitaire apparue fin 2019, les instances internationales de santé (OMS) ont guidé les choix thérapeutiques des États pour faire face à la propagation du virus SARS-CoV-2, responsable de la COVID-19. Globalement, la démarche conseillée a été le confinement des populations (sans isolement préalable des malades, au moins dans un premier temps), la limitation des contacts sociaux (couvre-feu, fermeture des lieux de convivialité, des écoles), le port du masque et le lavage de mains, la prise de Paracétamol. A cela s’ajoute l’absence de traitements précoces, puisque ce pathogène étant nouveau, aucun médicament le ciblant spécifiquement n’était validé.

De nombreuses voix se sont alors élevées pour indiquer que plusieurs possibilités thérapeutiques « repositionnées » existaient, sans risques notables d’effets indésirables. Cependant, nombre d’États ont préféré ignorer ces pistes thérapeutiques, voire même les censurer, conseillant aux malades de rester isolés chez eux dans l’espoir de guérir seuls, et d’appeler les urgences que lorsque la maladie devenait insupportable. Ces patients arrivaient alors à l’hôpital à un stade très avancé de la maladie, grevant fortement son pronostic. De fait, les services de réanimation ont eu plus de 50% de décès au début de la pandémie.

Très rapidement, plusieurs compagnies pharmaceutiques ont annoncé la production de vaccins dont leurs propres travaux annonçaient une efficacité remarquable contre la maladie, généralement de l’ordre de 90 %. Avant même la publication des données brutes de leurs études, tous les pays en ayant les moyens ont pré-commandé ces doses de vaccin, et une campagne de vaccination globale a été initiée, en dépit du fait que ces vaccins étaient encore en phase 3 de test. Après plusieurs milliards de doses injectées, il apparaît que la protection apportée par ces vaccins n’excède pas six mois, et qu’ils sont associés à plusieurs effets indésirables ayant entraînés la suspension de certains d’entre eux dans plusieurs pays (Janssen, AstraZeneca).

 

Vers des traitements précoces

De nombreux pays européens, pourtant largement vaccinés, se trouvent aujourd’hui confrontés à de fortes recrudescences de cas avec l’arrivée de la saison froide. D’autant qu’il est désormais reconnu que l’efficacité des vaccins n’est pas aussi merveilleuse que ce que l’on nous annonçait initialement [1]. Les vaccinés contaminés et contaminants sont devenus chose banale !

La solution proposée par de nombreux pays, qui ressemble à une fuite en avant, est d’effectuer une troisième dose pour restimuler les défenses immunitaires anti-Spike qui s’affaiblissent au cours du temps. Cependant, aucun suivi n’est encore disponible pour démontrer l’efficacité et l’innocuité de cette stratégie, sans parler de sa logique et faisabilité sur le long terme. Surtout que les vaccins disponibles actuellement ont été conçus à partir de la souche initiale « Wuhan » et paraissent donc aussi obsolètes que le vaccin antigrippal de 2019 le serait pour se protéger du virus de 2022.

Une autre solution, pour le moins douteuse, est d’ostraciser les non-vaccinés, qui seraient la cause de la propagation actuelle du virus, quitte à les reconfiner comme l’envisage l’Autriche.

Face à la démonstration de plus en plus parlante de l’incapacité de mettre un terme à cette syndémie (= vulnérabilité à l’infection particulière pour les personnes souffrant de pathologies chroniques ) par la seule vaccination, les projets de traitement précoce reviennent sur le devant de la scène. On retrouve la société Pfizer, grande gagnante de la production massive de vaccins. Merck également propose un nouveau traitement de la Covid. On note que Merck produisait l’Ivermectine avant la fin de son brevet. L’Ivermectine est une des molécules proposées comme traitement précoce dès 2020 par de nombreux médecins, mais Merck a fait savoir début 2021 qu’elle déconseillait l’Ivermectine, alors tombée dans le domaine public, comme traitement précoce [2].

Ces deux sociétés ont récemment présenté leurs nouveaux traitements, des pilules à prendre pendant 5 jours dès l’apparition des symptômes. Toutes deux vont proposer ces traitements pour la somme approximative de €700 par patient.

 

Que sait-on de ces nouveaux traitements ?

Au final, aucunes informations qui soient publiées dans des journaux scientifiques indépendants ne sont disponibles. Il faut donc, une fois de plus, faire confiance aux données des fabricants :

Merck a été le premier à proposer sa pilule, appelée « Molnupiravir », le 1er octobre 2021 [3]. Le 4 novembre 2021, le Royaume Uni a officiellement approuvé ce traitement. Le 19 novembre, l’Agence Européenne du Médicament (EMA) a officiellement conseillé l’utilisation du Molnupiravir avant même que l’Europe en ait approuvé l’autorisation de mise sur le marché [4]. Le principe actif du Molnupiravir est une substance que l’on appelle « analogue nucléotidique ». Le mode de fonctionnement, classique, consiste à interférer avec la réplication du matériel génétique viral grâce à cet analogue qui s’intègre dans l’ARN viral et y génère des mutations. Cela bloque la reproduction du virus. Merck annonce que ses essais reflètent une baisse des hospitalisations de 50 % chez les malades traités pendant 5 jours. Cette baisse reste somme toute relativement modeste. Il est important de noter cependant que cet analogue est également mutagène pour les cellules humaines, et pourrait donc entraîner l’apparition de cancers chez certains patients, ainsi que l’a récemment suggéré une équipe de scientifiques américains [5].

Pfizer, quelques semaines après Merck, a présenté son propre traitement le 5 novembre 2021: le PAXLOVID [6]. Pfizer reste dans la même zone d’efficacité que son vaccin, puisqu’il annonce de nouveau une diminution du risque d’hospitalisation ou de mort de 89 %. Le résultat est tellement convaincant que Pfizer a mis fin aux essais encore en phase 2/3, et a demandé une autorisation d’utilisation en urgence (Emergency Use Authorization) à la FDA américaine le 16 novembre 2021. La FDA (Food and Drug Administration) est responsable de la validation des nouveaux médicaments. Tout comme Merck, le traitement sera vendu environ €700 par patient.

Le mode de fonctionnement du PAXLOVID est différent de celui du Molnupiravir. Il est semblable aux traitements utilisés avec succès contre le HIV, le virus responsable du SIDA. Il s’agit ici d’un inhibiteur de protéase, le PF-07321332. La protéase virale inhibée (appelée 3CLpro) est requise pour la réplication virale. A cet inhibiteur se rajoute une seconde molécule déjà utilisée contre HIV, le Ritonavir, dont la fonction, est de prolonger l’efficacité du PF-07321332. C’est la combinaison de ces deux molécules que l’on nomme PAXLOVID. Les 5 jours de traitement permettraient ainsi de bloquer la multiplication virale.

Il est à noter que l’apparition de résistance aux antiviraux est un problème fréquent, bien connu dans le traitement de HIV et de l’hépatite C. Ces résistances nécessitent des combinaisons entre plusieurs molécules. Il sera important de surveiller l’évolution de l’efficacité de ces nouveaux traitements précoces afin d’éventuellement envisager des combinaisons de traitements en cas d’apparition de résistances…

 

Conclusion

Nous ne pouvons a priori que nous réjouir de l’apparition de ces traitements salués (et précommandés à prix fort) par de nombreux pays. Si les efficacités annoncées sont réelles, et si ces médicaments peuvent être prescrits par les médecins généralistes, alors pour la première fois depuis 19 mois, ces médecins pourront de nouveau légalement faire leur travail : traiter leurs patients dès l’apparition de symptômes, et non plus les abandonner dans l’angoisse de l’attente, seuls dans leurs logements. Il sera indispensable de rendre l’accès à ces médicaments facile et rapide, via la médecine de ville. En effet, si l’infection virale dépasse son pic après quelques jours, ces traitements n’ont plus aucune efficacité !

Il est cependant surprenant de voir que la planète entière accueille avec soulagement deux traitements précoces dont au moins un n’a pas fini les phases classiques de validation, traitements dont les données ne sont toujours pas publiques ni publiées et confirmées par d’autres scientifiques. L’aura de ces géants pharmaceutiques est donc telle que l’on prend pour argent comptant leurs annonces médiatiques, non validées par la communauté scientifique. L’Europe en arrive même à conseiller l’utilisation du Molnupiravir avant même de délivrer son autorisation de mise sur le marché [4] ! Ceci est à mettre en parallèle avec les déchaînements médiatiques et politiques qu’ont subi tous les médecins et scientifiques qui proposaient des traitements précoces ayant fait leurs preuves sur le terrain et dont le coût est dérisoire en comparaison de celui de ces nouveaux venus.

Peut-être pire encore, il semblerait que ces nouveaux traitements soient considérés que comme des compléments à la vaccination générale, et non comme une alternative à la pression vaccinale aussi étouffante que douteuse que nous subissons.

Nous sommes convaincus que la société Pfizer saura parfaitement gérer la lourde responsabilité de devoir continuer à produire ses doses vaccinales par millions en parallèle à la mise en place de la production de son nouveau traitement précoce.

 

 

Références

[1] https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1032671/Vaccine_surveillance_report_-_week_44.pdf

[2] https://www.merck.com/news/merck-statement-on-ivermectin-use-during-the-covid-19-pandemic/

[3] https://www.merck.com/news/merck-and-ridgebacks-investigational-oral-antiviral-molnupiravir-reduced-the-risk-of-hospitalization-or-death-by-approximately-50-percent-compared-to-placebo-for-patients-with-mild-or-moderat/

[4] https://www.ema.europa.eu/en/news/ema-issues-advice-use-lagevrio-molnupiravir-treatment-covid-19

[5] S. Zhou et al., “β D N 4-hydroxycytidine Inhibits SARS-CoV-2 Through Lethal Mutagenesis But Is Also Mutagenic To Mammalian Cells,” The Journal of Infectious Diseases, vol. 224, no. 3, pp. 415–419, Aug. 2021, doi: 10.1093/infdis/jiab247.

[6] https://www.pfizer.com/news/press-release/press-release-detail/pfizers-novel-covid-19-oral-antiviral-treatment-candidate

 

 

 

 

 

La vaccination n’a aucun effet sur les taux d’incidence en France

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A Retenir

  • Démonstration à partir des données disponibles sur Santé Publique France qu’il n’y a aucune corrélation entre le taux de vaccination et le taux d’incidence

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Introduction

Comme chaque année, l’arrivée de la saison froide s’accompagne du retour des maladies respiratoires classiques. Beaucoup de médecins et scientifiques font l’hypothèse que la COVID-19 a désormais rejoint ces infections respiratoires cycliques, et y restera dans l’avenir.

La COVID-19 reste cependant présentée comme beaucoup plus dangereuse que les autres infections respiratoires, puisque nos systèmes de santé sont régulièrement à la limite de la rupture lors des pics de contamination.

Pour faire face à ce problème de santé qui affecte profondément le bon fonctionnement social, nos gouvernants ont choisi, en plus des masques, de la distanciation physique, des confinements, des couvre-feux, du contrôle d’accès aux lieux de rencontre sociaux, culturels et sportifs, de s’appuyer désormais sur ce qui est considéré comme LA solution ultime : la vaccination. Suite à leurs discours et aux médias principaux qui en sont la chambre d’écho, nous avons l’impression que la remontée du taux d’incidence en France est due aux personnes refusant de se faire vacciner. La COVID-19 serait-elle devenue la maladie des non-vaccinés, à tel point que plusieurs dirigeants envisagent de confiner uniquement les non-vaccinés ?

 

Données Santé Publique France

Afin de vérifier les affirmations de nos gouvernants, nous avons analysé les données de Santé Publique France au 17 novembre. Nous avons donc téléchargé les données brutes des taux d’incidences (semaine glissante) de chaque département français (métropole) et les taux de vaccination correspondant. Ces données (Couverture vaccinale au moins une dose selon l’âge 2021-11-17 – tous âges, et Taux d’incidence – Semaine glissante 2021-11-09-2021-11-15) sont accessibles ici:

https://geodes.santepubliquefrance.fr/#bbox=-793184,6775601,2050781,1847697&c=indicator&i=covid_hospit_incid.incid_rea&i2=sp_ti_tp_7j.tx_pe_gliss&s=2021-11-18&s2=2021-11-09-2021-11-15&selcodgeo=06&t=a01&t2=a01&view=map2

 

Ce type de vérification est très simple : si la vaccination protège contre la maladie, alors plus les départements seront vaccinés, plus leurs taux d’incidence devront être bas. On comprend donc que pour un département dans lequel tout le monde (100%) serait vacciné, le taux d’incidence devrait être très bas, voire nul. Inversement, un département où personne ne serait vacciné (0%) devrait voir son taux d’incidence atteindre un niveau maximal. On peut très simplement illustrer ceci par un graphique sur lequel on indique en « x » (axe horizontal, en bas) le taux d’incidence mesuré dans chaque département, et en « y » (axe vertical, à gauche), le taux de vaccination correspondant pour chacun de ces départements. C’est ce qui est représenté sur la figure 1, sur laquelle on trouve cette solution idéale théorique : « Si la vaccination bloquait l’augmentation du taux d’incidence. »

Figure 1:

Représentation théorique de l’effet 100% efficace de la vaccination sur le taux d’incidence. Pour une population entièrement vaccinée (100%), le taux d’incidence est minimal (proche de 0%). Pour une population moins vaccinée (~50%), le taux d’incidence est maximal. Un calcul mathématique permet à partir de la répartition des données de s’assurer de leur cohérence avec l’hypothèse avancée (le vaccin empêche la montée du taux d’incidence). Ce calcul est indiqué en haut du graphique. f(x) donne l’équation de la droite la plus proche des données mesurées. Dans notre exemple parfait, cette droite est superposée aux données. Cette adéquation entre la théorie et l’observation est traduite par un coefficient, appelé R2. Si R2=1, la corrélation est parfaite (le cas de cet exemple théorique). Plus R2 s’éloigne de 1, moins cette corrélation est significative. Classiquement, on considère que la corrélation est significative quand R2 est supérieur à 0,8.

 

Prenons maintenant les données réelles fournies par Santé Publique France, et construisons le même graphique, représenté sur la figure 2. Nous observons immédiatement qu’il ne ressemble pas au graphe d’efficacité théorique de la figure 1 et que dans la réalité il n’y a aucune corrélation entre le taux de vaccination et le taux d’incidence avec les données de Santé Publique France. Ceci se traduit par un coefficient de corrélation R2 catastrophique de 0,0009.

Figure 2 :

Représentation de l’effet de la vaccination sur le taux d’incidence dans les départements français à partir des données Santé Publique France téléchargées le 19 novembre 2021. Chaque point du graphique est un département. Les départements ont été triés par ordre croissant de taux d’incidence. Le plus faible (point le plus à gauche) est la Mayenne avec un taux d’incidence de 61,2 pour 80,4 % de couverture vaccinale, le plus élevé (point le plus à droite) est l’Ardèche avec un taux d’incidence de 241,1 pour 74,9 % de couverture vaccinale. Le R2 de 0,0009 indique sans ambiguïté qu’il n’existe aucune relation entre la couverture vaccinale et les taux d’incidence mesurés.

 

Conclusion

Nous pouvons, au vu de ces données officielles de Santé Publique France, affirmer sans le moindre doute qu’en France, la vaccination n’a absolument aucun effet sur les taux d’incidences mesurés pour la présence du SARS-CoV-2, virus responsable de la COVID-19. Cette conclusion indique que la pression politique et médiatique intense et permanente pour inciter (obliger?) la population française à se faire vacciner ne repose sur aucune réalité scientifique. Plus généralement, il paraît probable que ce que nous observons en France soit généralisable aux autres pays. On peut donc raisonnablement penser qu’aujourd’hui, la vaccination ne protège pas contre le regain de contaminations SARS-CoV-2 observé en Europe.

COVID-19 : Un chercheur dénonce des problèmes d’intégrité des données dans le cadre de l’essai du vaccin de Pfizer

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A Retenir

  • Le laboratoire Ventavia, participant aux essais de phase III sur le vaccin Pfizer, est pointé du doigt pour graves manquements concernant l’intégrité des données et de la règlementation
  • Des négligences dans le protocole permettaient de lever l’anonymisation, c’est-à-dire de savoir si le participant avait eu le vaccin ou le placebo.
  • Par manque d’employés, certains participants présentant des symptômes du COVID-19 n’ont pas été testés, alors que ce test constituait le critère principal de l’essai.
  • Malgré un signalement à la FDA des nombreux problèmes constatés, aucune inspection n’a été faite.
  • Malgré un signalement à Pfizer des nombreux problèmes constatés, Pfizer a confié à ce laboratoire d’autres essais cliniques sur le vaccin contre la COVID-19 : chez les enfants et les jeunes adultes, chez les femmes enceintes et sur une dose de rappel.

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Cet article est la traduction littérale du rapport de Paul Thacker paru le 2 novembre dans British Médical Journal (BMJ) « COVID-19: Researcher blows the whistle on data integrity issues in Pfizer’s vaccine trial. » https://www.bmj.com/content/375/bmj.n2635

COVID-19 : Un chercheur dénonce des problèmes d’intégrité des données dans le cadre de l’essai du vaccin de Pfizer

Les révélations sur les mauvaises pratiques d’une société de recherche sous contrat participant à l’essai clef du vaccin COVID-19 de Pfizer soulèvent des questions sur l’intégrité des données et la surveillance réglementaire.

À l’automne 2020, le président-directeur général de Pfizer, Albert Bourla, a publié une lettre ouverte aux milliards de personnes dans le monde qui investissaient leurs espoirs dans un vaccin contre la COVID-19 sûr et efficace pour mettre fin à la pandémie. « Comme je l’ai déjà dit, nous fonctionnons à la vitesse de la science », a écrit Bourla, expliquant au public quand il pouvait s’attendre à ce qu’un vaccin Pfizer soit autorisé aux États-Unis.

Mais pour les chercheurs qui testaient le vaccin de Pfizer sur plusieurs sites au Texas cet automne-là, la rapidité a peut-être été obtenue au détriment de l’intégrité des données et de la sécurité des patients. Un directeur régional qui travaillait pour l’organisme de recherche Ventavia Research Group a déclaré au BMJ que l’entreprise avait falsifié des données, désanonymisé des patients, employé des vaccinateurs insuffisamment formés et tardé à donner suite aux effets indésirables signalés dans l’essai principal de phase III de Pfizer. Le personnel chargé des contrôles qualité était submergé par le nombre de problèmes qu’il découvrait. Après avoir signalé à plusieurs reprises ces problèmes à Ventavia, la directrice régionale, Brook Jackson, a envoyé une plainte par courriel à la Food and Drug Administration (FDA). Ventavia l’a licenciée le même jour. Mme Jackson a fourni au BMJ des dizaines de documents internes à l’entreprise, des photos, des enregistrements audios et des courriels.

Mauvaise gestion du laboratoire

Sur son site Internet, Ventavia se présente comme la plus grande société privée de recherche clinique du Texas et énumère les nombreux prix qu’elle a remportés pour ses travaux sous contrat. Mais Jackson a déclaré au BMJ que, pendant les deux semaines où elle a travaillé chez Ventavia en septembre 2020, elle a informé à plusieurs reprises ses supérieurs de la mauvaise gestion du laboratoire, des problèmes de sécurité des patients et des problèmes d’intégrité des données. Jackson est par profession spécialisée dans l’audit d’essais cliniques et occupait auparavant un poste de directrice des opérations. Elle a été engagée par Ventavia avec plus de 15 ans d’expérience dans la coordination et la gestion de la recherche clinique. Exaspérée par le fait que Ventavia ne s’occupait pas des problèmes, Mme Jackson a documenté plusieurs questions tard dans la nuit, en prenant des photos sur son téléphone portable. L’une des photos, fournie au BMJ, montrait des aiguilles jetées dans un sac en plastique à risque biologique au lieu d’une boîte à objets tranchants. Une autre montre des matériaux d’emballage de vaccins sur lesquels sont inscrits les numéros d’identification des participants à l’essai, laissés visibles à tous, ce qui pouvait potentiellement permettre de lever l’anonymat des participants. Les dirigeants de Ventavia ont ensuite interrogé Jackson pour avoir pris ces photos.

La levée précoce et par inadvertance de l’anonymisation peut s’être produite à une échelle beaucoup plus large. Selon la conception de l’essai, le personnel non aveuglé était chargé de préparer et d’administrer le médicament de l’étude (le vaccin de Pfizer ou un placebo). Cela devait permettre de préserver l’aveuglement des participants à l’essai et de tous les autres membres du personnel du site, y compris l’investigateur principal. Cependant, à Ventavia, Jackson a déclaré au BMJ que les imprimés de confirmation de l’attribution des médicaments étaient laissés dans les dossiers des participants, accessibles au personnel en aveugle. Une mesure corrective a été prise en septembre, deux mois après le début du recrutement de l’essai et alors qu’environ 1000 participants étaient déjà inscrits, consistant en une mise à jour des listes de contrôle de l’assurance qualité avec des instructions pour que le personnel retire les affectations de médicaments des dossiers.

Dans l’enregistrement d’une réunion fin septembre 2020 entre Jackson et deux directeurs, on peut entendre un cadre de Ventavia expliquer que la société n’était pas en mesure de quantifier les types et le nombre d’erreurs qu’ils trouvaient en examinant les documents d’essai clinique pour le contrôle qualité. « Dans mon esprit, c’est quelque chose de nouveau chaque jour », déclara un cadre de Ventavia. « Nous savons que c’est significatif ».

Ventavia ne répondait pas aux demandes de saisie de données, indique un courriel envoyé par ICON, l’organisme de recherche sous contrat avec lequel Pfizer s’était associé pour l’essai clinique. ICON a rappelé à Ventavia dans un courriel de septembre 2020 : « L’attente pour cette étude est que toutes les requêtes soient traitées dans les 24 heures ». ICON a ensuite surligné en jaune plus de 100 requêtes en suspens depuis plus de trois jours. Parmi les exemples, on trouve deux personnes pour lesquelles  » le sujet a signalé des symptômes/réactions graves… Conformément au protocole, les sujets présentant des réactions locales de grade 3 doivent être contactés. Veuillez confirmer si un CONTACT NON PREVU a été effectué et mettre à jour le formulaire correspondant de façon appropriée. » Selon le protocole de l’essai, un contact téléphonique aurait dû avoir lieu « pour obtenir des détails supplémentaires et déterminer si une visite sur site est cliniquement indiquée. »

Inquiétudes concernant l’inspection par la FDA

Les documents montrent que les problèmes duraient depuis des semaines. Dans une liste de « mesures à prendre » qui a circulé parmi les dirigeants de Ventavia au début du mois d’août 2020, peu après le début de l’essai clinique et avant l’embauche de Jackson, un cadre de Ventavia a identifié trois membres du personnel du site avec lesquels il fallait « revoir le problème du journal électronique/falsification de données, etc ». Une note indique que l’un d’entre eux a été « réprimandé verbalement pour avoir modifié les données et ne pas avoir noté les entrées tardives ».

À plusieurs reprises au cours de la réunion de fin septembre, Jackson et les dirigeants de Ventavia ont évoqué la possibilité que la FDA se présente pour une inspection (encadré 1). « Nous allons au minimum recevoir un message d’information lorsque la FDA arrivera… sachez-le », a déclaré un cadre.

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Un passé de contrôle laxiste

En ce qui concerne la FDA et les essais cliniques, Elizabeth Woeckner, présidente de Citizens for Responsible Care and Research Incorporated (CIRCARE), affirme que la capacité de contrôle de l’agence manque cruellement de ressources. Si la FDA reçoit une plainte concernant un essai clinique, elle affirme que l’agence dispose rarement du personnel nécessaire pour se rendre sur place et procéder à une inspection. Et parfois, le contrôle intervient trop tard.

Dans un cas, le CIRCARE et l’organisation américaine de défense des consommateurs Public Citizen, ainsi que des dizaines d’experts en santé publique, ont déposé une plainte détaillée en juillet 2018 auprès de la FDA au sujet d’un essai clinique qui ne respectait pas la réglementation relative à la protection des participants humains. Neuf mois plus tard, en avril 2019, un enquêteur de la FDA a inspecté le site clinique. En mai de cette année, la FDA a envoyé à l’instigateur des essais cliniques une lettre d’avertissement qui corroborait bon nombre des allégations contenues dans les plaintes. Elle a déclaré : « [I]l apparaît que vous n’avez pas respecté les exigences légales applicables et les règlements de la FDA régissant la conduite des investigations cliniques et la protection des sujets humains « 

« Il y a tout simplement un manque total de contrôle des organismes de recherche sous contrat et des installations de recherche clinique indépendantes », déclare Jill Fisher, professeur de médecine sociale à la faculté de médecine de l’université de Caroline du Nord et auteur de Medical Research for Hire : The Political Economy of Pharmaceutical Clinical Trials.

Ventavia et la FDA

Un ancien employé de Ventavia a déclaré au BMJ que la société était inquiète et s’attendait à un audit fédéral de son essai clinique du vaccin Pfizer.

« Les personnes travaillant dans la recherche clinique sont terrifiées par les audits de la FDA », a déclaré Jill Fisher au BMJ, tout en ajoutant que l’agence fait rarement autre chose qu’inspecter la paperasse, généralement des mois après la fin d’un essai. « Je ne sais pas pourquoi ils en ont si peur », a-t-elle ajouté. Mais elle s’est dite surprise que l’agence n’ait pas inspecté Ventavia après qu’un employé ait déposé une plainte. « On pourrait penser que s’il y a une plainte spécifique et crédible, ils devraient enquêter sur celle-ci », a déclaré Mme Fisher.

En 2007, le bureau de l’inspecteur général du ministère de la santé et des services sociaux a publié un rapport sur la surveillance par la FDA des essais cliniques réalisés entre 2000 et 2005. Le rapport a révélé que la FDA n’avait inspecté que 1 % des sites d’essais cliniques. Les inspections réalisées par la branche vaccins et produits biologiques de la FDA ont diminué ces dernières années, avec seulement 50 inspections réalisées au cours de l’année fiscale 2020

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Le lendemain matin, le 25 septembre 2020, Mme Jackson a appelé la FDA pour l’avertir des pratiques douteuses de l’essai clinique de Pfizer à Ventavia. Elle a ensuite fait part de ses préoccupations dans un courriel adressé à l’agence. Dans l’après-midi, Ventavia a licencié Jackson, estimant qu’elle « ne convenait pas », selon sa lettre de séparation.

Mme Jackson a déclaré au BMJ que c’était la première fois qu’elle était licenciée en 20 ans de carrière dans la recherche.

Inquiétudes soulevées

Dans son courriel du 25 septembre à la FDA, Mme Jackson a écrit que Ventavia avait recruté plus de 1000 participants sur trois sites. L’essai complet (enregistré sous le numéro NCT04368728) comptait environ 44 000 participants répartis sur 153 sites comprenant de nombreuses sociétés commerciales et des centres universitaires. Elle a ensuite énuméré une douzaine de préoccupations dont elle a été témoin, notamment :

  • Participants placés dans un couloir après l’injection et non surveillés par le personnel clinique
  • Absence de suivi en temps utile des patients ayant subi des événements indésirables
  • Des écarts par rapport au protocole non signalés
  • Des vaccins non conservés à la bonne température
  • Échantillons de laboratoire mal étiquetés, et
  • Ciblage du personnel de Ventavia pour avoir signalé ce type de problèmes.

Quelques heures plus tard, Mme Jackson a reçu un courriel de la FDA la remerciant de ses préoccupations et l’informant que la FDA ne pouvait pas faire de commentaires sur une éventuelle enquête. Quelques jours plus tard, Jackson a reçu un appel d’un inspecteur de la FDA pour discuter de son rapport, mais on lui a dit qu’aucune autre information ne pouvait être fournie. Elle n’a plus entendu parler de son rapport.

Dans le document d’information de Pfizer soumis à une réunion du comité consultatif de la FDA qui s’est tenue le 10 décembre 2020 pour discuter de la demande d’autorisation d’utilisation d’urgence de son vaccin covid-19, la société n’a fait aucune mention de problèmes sur le site de Ventavia. Le lendemain, la FDA délivrait l’autorisation du vaccin.

En août de cette année (2021), après l’autorisation complète du vaccin de Pfizer, la FDA a publié un résumé de ses inspections de l’essai clinique principal de la société. Neuf des 153 sites de l’essai ont été inspectés. Les sites de Ventavia ne figuraient pas parmi les neuf, et aucune inspection des sites où des adultes ont été recrutés n’a eu lieu dans les huit mois qui ont suivi l’autorisation d’urgence de décembre 2020. L’agent d’inspection de la FDA a noté : « La partie relative à l’intégrité et à la vérification des données des inspections BIMO [surveillance de la recherche biologique] était limitée parce que l’étude était en cours et que les données requises pour la vérification et la comparaison n’étaient pas encore disponibles pour l’IND [investigational new drug]. » (Nouveau Médicament Expérimental)

Témoignages d’autres employés

Au cours des derniers mois, Mme. Jackson a repris contact avec plusieurs anciens employés de Ventavia, qui ont tous quitté ou ont été licenciés de la société. L’un d’entre eux était l’un des responsables qui avaient pris part à la réunion de fin septembre. Dans un SMS envoyé en juin, l’ancien responsable s’est excusé, déclarant que « tout ce dont vous vous êtes plaint était exact ».

Deux anciens employés de Ventavia ont parlé au BMJ sous le couvert de l’anonymat par crainte de représailles et de perte de perspectives d’emploi dans la communauté de recherche très soudée. Tous deux ont confirmé de larges aspects de la plainte de Jackson. L’une d’elles a déclaré qu’elle avait travaillé sur plus de quatre douzaines d’essais cliniques au cours de sa carrière, dont de nombreux essais de grande envergure, mais qu’elle n’avait jamais connu un environnement de travail aussi « désordonné » que celui de Ventavia pour l’essai de Pfizer.

« Je n’avais jamais eu à faire ce qu’ils me demandaient de faire, jamais », a-t-elle déclaré au BMJ. « Cela semblait juste être quelque chose d’un peu différent de la normale – les choses qui étaient autorisées et attendues ».

Elle a ajouté que pendant son séjour à Ventavia, la société s’attendait à un audit fédéral, mais que celui-ci n’est jamais venu.

Après le départ de Jackson, les problèmes ont persisté chez Ventavia, selon cet employé. Dans plusieurs cas, Ventavia ne disposait pas d’un nombre suffisant d’employés pour effectuer des prélèvements sur tous les participants à l’essai ayant signalé des symptômes de type COVID-19, afin de tester l’infection. La confirmation en laboratoire de la présence de symptômes de COVID-19 était le critère principal de l’essai, a souligné l’employé. (Un mémorandum d’examen de la FDA publié en août de cette année indique que dans l’ensemble de l’essai, les écouvillons n’ont pas été prélevés sur 477 personnes présentant des cas suspects de COVID-19 symptomatique).

« Je ne pense pas que c’étaient de bonnes et propres données », a déclaré l’employé à propos des données que Ventavia a générées pour l’essai Pfizer. « C’est un désordre complètement fou ».

Une deuxième employée a également décrit un environnement chez Ventavia différent de tout ce qu’elle avait connu en 20 ans de recherche. Elle a déclaré au BMJ que, peu après le licenciement de Jackson par Ventavia, Pfizer a été informée des problèmes rencontrés par Ventavia dans le cadre de l’essai de vaccin et qu’un audit a été réalisé.

Depuis que Jackson a signalé les problèmes avec Ventavia à la FDA en septembre 2020, Pfizer a engagé Ventavia comme sous-traitant de recherche pour quatre autres essais cliniques de vaccins (le vaccin contre la COVID-19 chez les enfants et les jeunes adultes, les femmes enceintes et une dose de rappel, ainsi qu’un essai de vaccin contre le VRS ; NCT04816643, NCT04754594, NCT04955626, NCT05035212). Le comité consultatif des Centers for Disease Control and Prevention (Centres de contrôle et de prévention des maladies) doit discuter de l’essai de vaccin pédiatrique contre la COVID-19 le 2 novembre. (NDLR : vaccin désormais approuvé).

Information et désinformation, une histoire de contrôle !

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A Retenir

 

  • La Trusted News Initiative (TNI), « Initiative pour une information fiable » a été lancée en 2019 dans le but de protéger le public de la désinformation
  • La BBC a organisé un sommet sur la fiabilité de l’information (Trusted News Summit), réunissant des personnalités de haut niveau représentant des entreprises technologiques mondiales et de grands médias d’information.
  • Une action rapide et collective est demandée pour éliminer la désinformation avant qu’elle ne s’installe
  • La TNI inclut à ce jour : Agence France Presse, BBC, CBC/Radio-Canada, Union Européenne de Radio-Télévision (UER), Facebook, Financial Times, First Draft, Google/YouTube, The Hindu, Microsoft, Reuters, l’Institut Reuters pour l’étude du journalisme, Twitter, le Wall Street Journal.

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A propos du contrôle de l’information

La Trusted News Initiative a été créée suite aux craintes de nombreux médias de risques d’influence de pays étrangers sur les élections présidentielles américaines. La finalité était de lutter contre les « cas de désinformation présentant une menace vitale imminente »

https://www.ebu.ch/fr/news/2020/12/trusted-news-initiative-to-combat-spread-of-harmful-vaccine-disinformation

C’est pourquoi, en décembre 2020, Tim Davie, directeur général de la BBC, déclare : «2020 a été une année comme aucune autre. Nous avons assisté à la propagation rapide d’une désinformation néfaste et d’un nombre croissant de théories du complot en ligne. Qu’elle représente une menace pour notre santé ou pour notre démocratie, la désinformation a un coût humain. Les partenaires de la TNI continueront à travailler ensemble pour élargir notre cadre et faire en sorte que les préoccupations légitimes concernant les futures vaccinations soient entendues, tout en mettant un terme aux mythes nuisibles sur la désinformation.»

https://www.bbc.com/mediacentre/2020/trusted-news-initiative-vaccine-disinformation

On constate donc qu’il existe officiellement une organisation d’ampleur internationale comprenant les principales entreprises technologiques mondiales (Google/YouTube, Facebook, Microsoft, Twitter) ainsi que les plus grands médias d’information (Agence France Presse, BBC, CBC/Radio-Canada, Union Européenne de Radio-Télévision (UER), Financial Times, The Hindu, Reuters, l’Institut Reuters pour l’étude du journalisme, le Wall Street Journal). Le but de cette organisation est officiellement de porter « LA » vérité, « SA » vérité.

Le collectif de scientifiques et de soignants Réinfocovid tient à rappeler à cette initiative que la science et la médecine opèrent fondamentalement par le contradictoire entre les savoirs validés et les hypothèses non encore validées qui ne sauraient améliorer le savoir validé que si elles ont la liberté d’être exprimées puis analysées.

Dans cette crise sanitaire, on comprend mieux pourquoi les informations « contradictoires » ont tant de mal à trouver un écho médiatique. Par exemple, on trouve dans les conditions d’utilisation de Google/YouTube :

https://support.google.com/youtube/answer/9891785?hl=fr

Ne publiez pas de contenu sur YouTube s’il correspond à l’une des descriptions ci-dessous.

Informations incorrectes concernant la prévention : contenus faisant la promotion de méthodes de prévention qui contredisent les autorités sanitaires locales ou l’OMS

Contenus qui recommandent l’utilisation d’ivermectine ou d’hydroxychloroquine pour la prévention de la COVID-19

Contenus qui affirment que l’ivermectine et l’hydroxychloroquine peuvent être utilisées sans risque pour soigner la COVID-19

Contenus qui affirment que le port du masque est dangereux ou entraîne des effets néfastes sur la santé physique

Contenus qui affirment que les masques ne permettent pas d’éviter de contracter ou de transmettre la COVID-19

Contenus qui contredisent le consensus des experts d’autorités sanitaires locales ou de l’OMS au sujet du vaccin contre la COVID-19

Contenus qui affirment qu’un vaccin approuvé contre la COVID-19 causera la mort, l’infertilité ou l’autisme des personnes qui le reçoivent, entraînera des fausses couches ou communiquera d’autres maladies contagieuses

Si l’un de vos contenus enfreint ces règles, nous le supprimerons

Si l’information contradictoire n’est pas relayée, alors l’initiative n’est qu’une censure autoritaire. La Trusted News Initiative, va à l’encontre du principe même de la science que défendait le journal Le Monde en 2011« le doute scientifique, une attitude exemplaire » : https://www.lemonde.fr/planete/article/2011/09/24/le-doute-scientifique-une-attitude-exemplaire_1577191_3244.html

Deux poids et deux mesures

Curieusement, La FDA (Food and Drug Administration) américaine a par contre publié sans la moindre difficulté sur Twitter une affiche ouvertement fallacieuse sur l’utilisation de l’Ivermectine ( https://twitter.com/us_fda/status/1429050070243192839 ):

Traduction :

« Vous n’êtes pas un cheval. Vous n’êtes pas une vache. Sérieusement, vous tous, arrêtez! »

« Pourquoi vous ne devriez pas utiliser l’ivermectine pour traiter et prévenir la Covid-19. Utiliser l’ivermectine pour traiter la Covid-19 peut être dangereux et même létal, la FDA n’a pas approuvé ce médicament dans ce cas »

Dans cette image, la FDA discrédite ceux qui se soignent en prenant de l’Ivermectine, les assimilant à des vaches ou des chevaux. La FDA oublie de préciser que l’ivermectine fait partie de la liste des médicaments essentiels pour l’humanité publiée par l’OMS : p63, liste disponible sur :

https://www.who.int/publications/i/item/WHO-MHP-HPS-EML-2021.02.

L’ivermectine reste l’un des médicaments les plus sûrs selon vigiaccess.org, base de données sur laquelle tous les pays membres de l’OMS rapportent les effets indésirables observés suite à des prises de médicaments. A ce jour (21 octobre 2021) seulement 5701 cas d’effets indésirables (dont 16 décès) ont été rapportés depuis 30 ans pour plus de 4 milliards de prises d’Ivermectine. Par comparaison, le Remdesivir de Gilead, initialement approuvé pour traiter la COVID-19, a fait l’objet depuis 2020 (donc en moins de 2 ans) de 8630 cas d’effets indésirables.

De nombreuses publications scientifiques montrent pourtant une efficacité de l’ivermectine, et d’autres médicaments, en tant que traitements précoces de la Covid-19.

Y aurait-il donc deux poids et deux mesures ?

http://4j3iuarrdt.preview.infomaniak.website/science/prise-en-charge-ambulatoire-du-covid-19/ et https://c19early.com/

Vaccin, injection expérimentale, thérapie génique … De quoi parlons-nous ? Soyons précis !

Un virus à ADN comme à ARN profite de nos cellules pour se multiplier. Il détourne les mécanismes d’entrée naturels de la cellule, l’endocytose (1, sur la figure), pour pénétrer dans la cellule et décharger son matériel génétique dans le cytosol. La cellule va alors produire de nouvelles particules virales qui seront ensuite expulsées pour contaminer de nouvelles cibles. Le matériel génétique viral ne persiste pas dans la cellule. Cependant, nous avons dans notre génome des séquences d’origine virale, ce qui indique qu’il existe des mécanismes naturels permettant d’intégrer du matériel génétique extérieur dans notre génome [1].

Notre système immunitaire est basé sur la reconnaissance des éléments exposés en surface d’une cellule ou un virus. S’ils diffèrent des éléments de surface propres à nos cellules, de complexes mécanismes de défenses sont déclenchés. Ainsi, un virus est reconnu comme un corps étranger mais aussi une cellule humaine d’un organe greffée ou une cellule sanguine d’un groupe sanguin non compatible.

Un vaccin selon la définition du petit Larousse est une « Substance d’origine microbienne (microbes vivants atténués ou tués, substances solubles) qui, administrée à un individu ou à un animal, lui confère l’immunité à l’égard de l’infection déterminée par les microbes mêmes dont elle provient et parfois à l’égard d’autres infections. » Le type de vaccin le plus répandu consiste à injecter dans notre organisme un virus atténué qui a gardé ses éléments de surface mais n’est pas capable de se multiplier. Le système immunitaire apprend à reconnaître ces éléments de surface, ce qui permettra à l’organisme de réagir plus efficacement en présence d’un virus actif portant des éléments de surface identiques ou proches. Plus récemment, grâce aux technologies de biologie moléculaire, on peut produire en laboratoire ces éléments de surface et les injecter dans notre corps comme vaccin.

Les nombreux systèmes à visée de vaccination contre la COVID-19 qui sont déployés actuellement dans le monde utilisent ces processus traditionnels mais font aussi appel, pour certains, à de nouvelles technologies comme l’injection d’ARNm ou d’adénovirus artificiels. En France, les 4 vaccins qui ont été autorisés utilisent ces nouvelles technologies. Ils diffèrent d’un vaccin classique à plusieurs niveaux. D’une part, la séquence génétique du virus est manipulée de toutes pièces par l’humain et d’autre part, ce sont nos cellules qui produisent l’élément de surface du virus SARS-CoV-2 (Severe acute respiratory syndrome coronavirus 2), la protéine spike, que notre système immunitaire va apprendre à reconnaître. Contrairement aux vaccins classiques, ces nouvelles technologies font pénétrer dans nos cellules ce matériel génétique artificiel par un mécanisme qui est non naturel dans le cas des injections d’ARNm (1bis figure) et qui utilise des nanoparticules lipidiques fusionnant avec les lipides de la membrane cellulaire. Cet ARNm non naturel se retrouve dans le cytosol où il est traduit pour produire une protéine spike de structure modifiée qui va s’intégrer dans la membrane pour être exposée à la surface de la cellule. Les cellules ainsi modifiées génétiquement de manière a priori transitoire deviennent alors porteuses d’un nouvel élément de surface étranger, la protéine spike. Cette protéine étant reconnue comme étrangère à notre organisme, ces cellules modifiées deviennent alors une cible pour notre système immunitaire qui va les détruire et produire des anticorps contre la protéine spike.

La thérapie génique ou la production d’organisme génétiquement modifiés (OGM) sont elles aussi des approches qui font appel à des technologies de génie génétique. Dans les deux cas, elles consistent à faire pénétrer dans les cellules du matériel génétique d’origine virale manipulé par l’homme pour apporter une fonction supplémentaire à la cellule de manière définitive. Ce matériel génétique est conçu pour pénétrer dans les cellules jusqu’au noyau et s’intégrer dans le génome (2 et 3, figure). Pour la thérapie génique, l’objectif est de corriger un défaut génétique à l’origine d’une maladie. Pour les OGM, l’objectif est d’apporter à une plante des propriétés de résistance aux maladies ou une meilleure productivité.

Comme indiqué dans le tableau, il existe des similitudes entre la technologie de thérapie génique et les nouvelles technologies à but vaccinal. La première est la pénétration dans les cellules humaines, voir dans le noyau pour l’injection d’adénovirus (2 figure), de matériel génétique élaboré par l’humain. La seconde est que ces techniques modifient les fonctions de la cellule, transitoirement ou définitivement.

Quelle maîtrise et quel recul avons-nous sur ces technologies génétiques ? La présence de matériel génétique viral dans notre génome nous prouve qu’il existe des mécanismes naturels permettant à du matériel génétique étranger de s’intégrer dans notre génome. L’utilisation de la thérapie génique est encore marginale car limitée à des maladies génétiques rares ou à des cancers et quelques expériences malheureuses ont montré que nous ne maîtrisions pas encore totalement ces techniques (Jean Rosa, 2003, « D’une médecine à l’autre »). Il y a eu des améliorations des vecteurs viraux rendus inoffensifs voire même des techniques non virales. En thérapie génique anticancéreuse, des travaux en cours portent sur des virus oncolytiques (tueurs de cancer) génétiquement modifiés pour infecter et éliminer sélectivement les cellules tumorales. Outre l’efficacité directe du virus, la libération de débris cellulaires tumoraux issus de la destruction des cellules cancéreuses permet de stimuler le système immunitaire du patient contre sa propre tumeur en produisant de nouveaux lymphocytes T anticancéreux. Malgré des succès spectaculaires déjà obtenus sur certaines maladies génétiques rares, les chercheurs restent prudents quant à l’utilisation de la thérapie génique et de la survenue possibles d’effets indésirables dans le temps.

Les injections de matériel génétique à visée vaccinale chez des individus en bonne santé (ou non atteints de pathologies lourdes et mortelles) sont quant à elles totalement nouvelles. Or, dans le cadre d’une injection expérimentale, une procédure très stricte est nécessaire pour évaluer les effets indésirables à moyen et long terme avec trois phases qui durent en moyenne 9 à 10 ans pour un vaccin. La phase I permet sur un petit nombre de patients d’évaluer la dose, la fréquence d’administration et la toxicité. La phase II permet de conforter l’efficacité de la dose choisie. La phase III dure 4-5 ans et permet une évaluation sur un grand nombre de patients en le comparant à un traitement standard ou un groupe placebo. Enfin, la phase IV postmarché permet d’identifier tout effet secondaire grave et/ou inattendu. Dans le cas du vaccin à ARNm contre la COVID-19, la phase III a été menée en parallèle avec la phase IV et le recul est actuellement de moins de 1an.

 

Références

[1] http://4j3iuarrdt.preview.infomaniak.website/science/le-point-sur-les-retrovirus-endogenes/